Le Carnaval portelois

Le dictionnaire indique que le Carnaval est un temps de réjouissances profanes depuis l'Epiphanie  jusqu'au Mercredi des cendres. Pour mémoire, l'Epiphanie avait lieu autrefois le 6 janvier. Aujourd'hui, c'est le premier dimanche du mois de janvier suivant le jour de l'an même si on trouve déjà des galettes des rois début décembre dans les supermarchés!!!

Le mot "carnaval" vient du mot italien carneleva signifiant "enlève chair" et a conservé son étymologie latine carnis levare, c’est-à-dire "enlever, ôter la viande, la chair" : la période suivant le Mardi Gras est en effet une période de jeûne, le Carême  (du latin "quadragesima (dies)": le quarantième jour), pendant laquelle il ne faut consommer ni graisse ni viande. . On allait donc être privé de viande du Mercredi des Cendres jusqu'à Pâques. Pour pouvoir supporter cette période de jeûne qui durait 40 jours, au Portel, on faisait la fête les trois jours précédant ce mercredi.

Le Carnaval fait tellement partie de la vie des portelois qu'il aurait pu être le fil rouge dans Les Chroniques du Hameau, spectacle mis en place par la municipalité pour célébrer les 150 ans de l'indépendance administrative de Le  Portel. 

Pour voir les photos  et le vidéo-clip relatifs à cette "Comédie musicale", cliquez ici

Ci-dessous, vous trouverez  en italique la reproduction d'une partie du fascicule écrit en 1985 par les CE2 de l'école Albert Camus de Le Portel (dirigée à l'époque par Louis Mattera) sous la houlette de leurs maîtres, Messieurs Claude Boulogne, Michel Cazier et Jean Cousin,

Le Dimanche

Le matin, on vendait des fagots, des poireaux et même des billets de tombola dont on ne connaissait jamais les résultats puisqu'il n'y avait pas de lots. L'après-midi et le soir, on dansait dans les bals et les cafés. 

Le Lundi

C'était la journée des "Pec-Pec" destinée essentiellement aux enfants: Les hommes dont l'activité principale était la pêche revêtaient leur habit de pêcheur et, la ligne à la main, invitaient les enfants à attraper uniquement avec leur bouche une friandise attachée au bout de leur canne à pêche.

Le Mardi

Tout le monde se déguisait. Cette journée était également une journée "Portes ouvertes(1)" pour favoriser l'intrigue: on se rendait déguisé chez une personne de connaissance qui devait reconnaître les visiteurs, lesquels déguisaient aussi leur voix pour rendre plus difficile leur identification. La journée se passait ainsi de maison en maison (où on dégustait des crêpes préparées par la maîtresse de maison) jusqu'au soir où avaient lieu des bals dans les cafés (l'accordéon étant l'instrument officiel). Puis, tard dans la nuit du mardi au mercredi, on brûlait Carnaval. Chacun apportait son mannequin qu'on jetait dans un bûcher avec son masque tout en tournant autour en chantant:

Ah! Mardi Gras est mort

Il est pas mort, il dort

Ah! Mardi Gras, t'en fais pas

T'auras des crêpes,

Ah! Mardi gras, t'en fais pas!

T'en n'auras pas!

La,la,la,la,la ....

 

 

(1) Le Carnaval était ainsi opposé à la ducasse: journée des "portes fermées" non pas à cause du mauvais temps comme beaucoup de gens le pensent mais, tout simplement, parce que ce jour, on le passait en famille à déguster la tarte porteloise avant d'aller s'amuser comme des fous sur la place dans les manèges situés sur la place ce qui provoquait, bien sûr, la fermeture des portes des maisons. 

C'est ainsi que se déroulaient les carnavals d'autrefois et, petit à petit, la journée du dimanche se réduisait comme une peau de chagrin et aurait fini par disparaître si, en 1979, Marcel Gournay, premier adjoint de Paul Barbarin, Maire de l'époque, n'avait en quelque sorte ressuscité cette journée en instaurant un défilé carnavalesque le dimanche après-midi. Ce défilé, successeur de celui d'Henriville créé par l'ACLH (Association Culture et Loisir d'Henriville), était composé par différents chars issus des associations porteloises ce qui est toujours le cas de nos jours. Y figurait notamment, un char destiné au roi de la fête Sa Majesté Carnaval appelé Batisse avec, comme pour les vrais monarques un numéro différent chaque année.

Cette relance n'est d'ailleurs pas passée inaperçue auprès des jeunes portelois puisque, lors de l'année scolaire 1984-1985, les élèves des CE2 de l'école Albert Camus  se sont penchés sur l'histoire du Carnaval au Portel et ont écrit les quelques lignes en italique que vous avez pu lire en début de page ainsi que celles qui suivent.

En 1985

Le Dimanche

Le matin, on fait du porte à porte en vendant des billets de tombola. L'après-midi, c'est un défilé carnavalesque dans les rues de Le Portel et le soir on va danser au bal gratuit organisé par la municipalité sur la place de Le Portel.

Le Lundi

C'est la journée des enfants: il n'y a pas de classe pour permettre aux enfants de participer aux différentes festivités en leur honneur: d'abord le bal costumé avec prix jusque 17 heures puis, juste après le bal, le rassemblement des "Pec-Pec" sur la place.

Le Mardi

L'après-midi on danse dans les cafés au son de l'accordéon jusqu'au soir où un nouveau bal a lieu sur la place avant d'aller, tard dans la nuit assister au "Brûlage" de Sa Majesté Carnaval sur la plage.

 

Les enfants dont je vous parlais un peu plus tôt ne se sont d'ailleurs pas contentés de cette étude puisqu'ils ont aussi réalisé un magnifique diaporama que j'ai essayé de reproduire le plus fidèlement possible avec quelques imperfections sonores.

Pour être sûr d'avoir une bonne définition d'image, je vous conseille de télécharger le fichier très important (plus de 11 mégas!!!) pour le visionner sur votre PC.

 

De nos jours, peu de différences avec cette époque: à noter quand même l'apparition dans le défilé d'un nouveau géant successeur de Louis l'Péqueux et sa famille créés par Jean-Claude Bourgain dans les années 88, 89 et 90 à la même époque que le groupe Samba Carnaval, fleuron des associations porteloises de ces années-là. 

 

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